Figure extraite du Dogme de la Haute Magie.

Aux cinq extrémités de l'étoile, sens des aiguilles d'une montre, en partant du sommet : Jupiter / métal étain (le plus léger) Vitriol bleu ou polarité négative du magnétisme humain Faucille de Saturne / métal plomb (le plus lourd) Idem Vitriol vert ou polarité positive du magnétisme humain.

Pour des considérations sur la signification du pentagramme ou pentalpha (car on peut le voir comme cinq A entrelacés), je vous renvoie à un bon dictionnaire des symboles, comme l’Encyclopédie des symboles sortie chez Le Livre de Poche ®.

• ADaM, côté Lune et Vitriol bleu.
• HaVaH, ou Eve, côté Soleil et Vitriol vert.

Donc, pour résumer d'après la figure, la polarité féminine, passive, humide du magnétisme humain est extériorisée davantage du côté "masculin", et la polarité masculine, active, sèche du magnétisme humain, du côté "féminin". La figure ne dit pas si la circulation est inversée pour les gauchers par rapport aux droitiers, ou pour les hommes par rapport au femmes... On ne perdra pas son temps en méditant sur cette question et en expérimentant.

Concernant les inscriptions hébraïques sur les montants du troisème A (le premier "pied") : J'étais dubitatif, car elles ne sont pas bien lisibles. Par bonheur l'appel aux bonnes volontés que j'avais lancé pour une aide autorisée à leur traduction a été entendu... Merci infiniment à une lectrice qui a consulté plusieurs amis hébraïsants et m'a transmis leurs conclusions.

Je vais tenter une petite synthèse de celui-ci, et donner mon avis sur les interprétations possibles, à la lumière de ce que je sais. Répondons tout d'abord sur l'existence éventuelle d'une explication du Pentagramme par Eliphas Lévi en personne : aucune n'est contenue dans le Dogme et Rituel de la Haute Magie dont la figure est extraite; d'autre part je possède ou ai pu consulter la plupart des ouvrages de l'auteur, et n'y ai non plus rien trouvé concernant cette figure même. Peut-être désirait-il qu'elle demeurât pour le lecteur un sujet de réflexion et de méditation, ou peut-être ses connaissances en hébreu n'étaient-elles pas aussi étendues qu'on a pu le penser – j'ai relevé un nombre important d'erreurs dans le Dogme, alors même que mes propres connaissances en hébreu sont très réduites : certaines erreurs sont à n'en pas douter des fautes de typographie, mais pour d'autres, mystère...

• Tout d'abord j'avais logiquement lu HaVaH coté Soleil, après ADaM côté Lune; mais il semblerait qu'il fallût normalement lire HoVe = le présent. Je pense aussi qu'il s'agit ici d'une erreur d'Eliphas, et maintiens donc HaVaH.
• Sous la Lune maintenant : tous les spécialistes ont lu PaHaD = peur, et cela colle parfaitement avec le symbolisme lunaire. Je suis donc entièrement d'accord.
• Sous le Soleil les choses se corsent nettement : que retenir des différentes propositions pour KFR – et encore s'agit-il bien d'un Resh ? N'est-ce pas plutôt un Daleth ou un Vav ? Je serais tenté de voir un Vav et de lire KaFou = force, pour reconstituer par extension le noumène peur / courage (cf. Fleurs de Bach) :

• peur (passivité absolue, perte du contrôle, donc par analogie, réceptivité. Correspondance avec l'Arcane XII du Tarot, Le Pendu).
• force ou courage (état offensif, prise en main, donc par analogie, volonté. Correspondance avec l'Arcane XI du Tarot, La Force).

Le 30 janvier 2011 j'ai reçu de la part d'un visiteur italien – pseudo Nebhepetra, que je remercie au passage – une nouvelle proposition de lecture. Le problème est que HeSeD s'écrit normalement avec un Heth, et non un Caph, mais il est possible qu'il s'agisse d'une erreur d'Eliphas, car effectivement il insiste souvent sur Geburah et Gedulah dans ses ouvrages.

• Sous la Lune : Phe Heth Daleth = PaHaD = Geburah.
• Sous le Soleil : Caph Samech Daleth = CheSeD = Gedulah.

Le symbole qui se trouve au centre du pentagramme : Il est formé de la réunion des symboles du Mercure et de l'Antimoine, avec en plus deux serpents entrelacés dans le bas. J'y vois une allusion à l'aimant des sages qui attire l'acier ou Mercure céleste. Quant aux serpents entrelacés, je dirais qu'ils symbolisent la différenciation du Mercure en deux polarités, masculine et féminine. J'ai à ce stade connaissance d'autres éléments, de nature à éclairer cette explication, mais suis lié par mes engagements.

"Tétragrammaton" : signifie évidemment tétragramme, allusion au hébraïque, abusivement vocalisé Jéhovah par les chrétiens, et jamais prononcé par les juifs. Ceux-ci le remplacent à l'oral par : "Adonaï", qui signifie "Seigneur". Les chiffres "1-2" renvoient au binaire, "1-2-3" au ternaire, de même que les trois T noirs du mot "Tétragrammaton" (trois sommets du triangle). Le mot lui-même renvoie au quaternaire, ainsi que la coupe, le bâton, l'épée et le denier, allusion au Tarot. En résumé, deux devient trois, trois devient quatre et le quinaire (pentagramme) les contient tous.

Pour revenir à la coupe, le bâton, l'épée et le denier, disons que le bâton est le, principe mâle ou unité; la coupe, de par sa forme est le , principe femelle ou binaire; l'épée est le , ternaire, union des deux précédents :  et font ; enfin le denier est le second , ou quaternaire, en lui le ternaire se résume dans l'unité : .

Les deux yeux, le petit cercle, le A à l'endroit de la bouche : Les yeux représentent la vue physique, par opposition au "troisième oeil" figuré par le petit cercle, mais aussi la faculté que l'homme à de pouvoir magnétiser par son simple regard. Les hypnotiseurs de music-hall utilisent ces facultés à des fins bien peu humanistes, et je ne mettrai jamais suffisament en garde contre le danger de déséquilibre psychique que constitue le fait d'accepter le rôle de "patient" dans de tels numéros... Quant au A, il rappelle que le Verbe est pareil à lui : au commencement.

J'ai reçu pour cette figure un intéressant commentaire de Alkaest, merci à lui.